|
|
Il y a mieux. A ce courrier se trouvait joint un "état des marbres et plâtres envoyés d'Athènes en France". Cette liste se clôt par ce qui a été "apporté [par Fauvel] à Constantinople". Elle énumère auparavant ce qui a regagné la France. Fauvel avait constitué plusieurs lots. En février 1787, l'un fut "embarqué sur le bâtiment du capitaine Allard expédié pour Marseille par M. Gaspary" ; un autre fut confié "au capitaine Roussel, expédié par M. Gaspary pour Marseille". Nous les connaissions déjà grâce aux recherches d'E. Espérandieu. Il y en eut au moins un troisième. Fauvel mentionne en effet ce qui fut "embarqué sur la corvette La Flèche".
Ce bateau nous ramène au Musée Borély. Pour comprendre comment, il convient de revenir à l'autel qui y est exposé. M-Th. Couilloud en a donné une juste description : "[C'est un] autel circulaire dont la base et le sommet sont moulurés : une guirlande de feuillage relie les têtes des boeufs dont les fronts sont ceints de bandelettes ; une grappe de raisin est sculptée au centre de chaque feston ; des épis de blé se mêlent aux feuilles et aux fruits de la guirlande". Au-dessus de cette dernière, on lit une inscription : deux noms avec leur patronyme, celui d'un homme et d'une femme.
MnesiéphFilutwi
NeomhdouPraqikléou
L'oeuvre du Musée Borély a pour parallèle celle du Louvre, dont nous avons déjà parlé et qui fut sauvée par le citoyen Gibelin. Mouluration et décor rattachent le monument "au type des autels déliens de la fin de l'époque hellénistique". Il daterait du dernier quart du 1 siècle avant notre ère, ce que ne dément pas l'analyse de l'écriture.
M-Th. Couilloud a rappelé dans son commentaire combien "l'origine de ce monument était difficile à établir" et résumé les termes d'un débat où les uns soutiennent une provenance délienne et les autres une attribution parienne. "A. Boeckh s'appuie sur le témoignage d'une copie de Fauvel qui lui fut transmise par Koehler pour affirmer que l'autel venait de Délos ; c'est cette tradition que suit W. Froehner". D'un autre côté, "on ne peut nier que l'onomastique soit parienne". A. Wilhelm l'a montré dans une étude où il souligne que deux inscriptions de Paros font connaître un Praxiklès, fils de Néomédès.
|
|