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Dix ans plus tôt, au commencement de 1787, les premières pièces étaient déchargées sur le Vieux-Port. Et c'est, nous semble-t-il, en cette même année que les marbres du Musée Borély arrivèrent à Marseille. E. Espérandieu, dans un épais mémoire a dressé, après dépouillement du dossier aux Archives Départementales, la liste des envois aux correspondants marseillais de Choiseul-Gouffier entre 1787 et 1791. Le vice-consul d'Athènes Gaspary se chargeait de l'expédition. A Marseille, des négociants comme Etienne Martin et Lazare Couturier, qui habitait rue de la Calade, réceptionnaient ces encombrants chargements. "Le Comte lestait de ses antiquités les bâtiments marseillais qui trafiquaient en Orient. Elles voyageaient ainsi directement et à peu de frais. Il lui arrivait aussi, mais plus rarement, de les confier aux navires de l'Etat. Les transbordements qu'elles avaient à subir, le peu de soin dont on les entourait, leur réexpédition de Toulon sur Marseille rendaient ce mode de transport peu pratique et fort onéreux". Pour abriter ses trésors, Choiseul-Gouffier louait des entrepôts à Marseille. Il lui en coûtait 45 livres par mois. Dans ces vastes magasins, vers la fin de l'année 1787, "il s'y trouvait déjà 73 colis de toute nature".
Nos marbres se trouvaient-ils parmi eux ? Le tableau établi par E. Espérandieu d'après les connaissements et lettres conservés aux Archives départementales ne permet pas d'en décider. Pour l'année 1787, on note les envois suivants à Etienne Martin :
ExpéditeursProvenanceCapitainesDate d'Arrivée Nature des colis
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GasparyAthènes Allardmars 178713 blocs de marbre
28 caisses
GasparyAthènesRousselnovembre 17872 bas-reliefs
une inscription
12 caisses
une tête de statue
D'après une lettre, en date du 11 septembre 1787, du Chevalier de Saysses-Caumont à Lazare Couturier, "divers marbres" étaient d'autre part en souffrance à Malte.
Une lettre de Fauvel, publiée par H. Omont en 1900, apporte de précieux compléments. Envoyée le 16 Février 1787 à Choiseul-Gouffier, elle rend compte, non plus du moment de l'arrivée, mais de celui de l'expédition des antiquités et plâtres récemment acquis. "Tout a été embarqué sur le bâtiment l'Afrique, capitaine Allard, chargé par M. Gaspary pour Marseille ; il fit voile le 6. J'ai eu soin de numéroter toutes les caisses et de marquer les dessus commes choses fragiles ; il y a vingt-huit caisses des plâtres et quatre renfermant quelques marbres, petits bas-reliefs, cippes, etc...". Ainsi se trouvent confirmées et complétées les informations rassemblées par E. Espérandieu.
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