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LES PLAINTES DES CYCLADES






    Il m'a semblé que les Cyclades avaient raison. Au lieu de courir à l'étranger, au lieu de vous nourrir de lectures étrangères, vous feriez bien mieux, mes jeunes grecs, de courir aux îles, de fouiller le continent. Nous attendons de vous tous des romans grecs, des romans qui sentent la terre grecque. Nous voulons apprendre de vous tous la grâce de chaque lieu, le secret de chaque âme. Je vous avoue, mes enfants, que cela ne me déplairait pas du tout de faire quelque chose dans ce genre. Mais, vrai, je n'ai pas le temps d'essayer ; j'ai trop de soucis en tête. Il faut que quelqu'un se montre maintenant.

    La pêche veloutée, suspendue dans l'infini, quelle main viendra la cueillir ? Qui saura distinguer le ciel de la mer ? Qui donc viendra donner la vie aux pierres ? Celui-là sera le nouvel Orphée. En avant donc, et n'ayez point de crainte. C'est une statue magnifique, ne l'avons-nous pas dit ? qui l'attend, Celui-là. Et nous ferons venir le marbre de Paros.