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Qui sait, au bout du compte, de quelle façon longue et inconsciente, se forment les Académies et les écoles littéraires ? Elles ne sont, au début, que comme les fleurs des champs ; elles germent et grandissent subitement ; il suffit que la terre soit préparée. J'ai le meilleur espoir. J'ai senti, partout en Grèce où je suis allé, comme un air de renouveau ; l'âme populaire veut parler et ne sait pas encore. Nos jeunes gens lui donneront une expression ; ils finiront par réussir. Ils savent déjà discourir sur toute chose, sur la langue et sur le style, sur la poésie, le roman et la littérature. Il n'y avait qu'une chose à laquelle ils ne pensaient pas, c'était l'Académie. Et c'est pourquoi ils y arriveront.
Il y a bel âge qu'elle existerait, nationale et populaire, l'Académie athénienne, - si j'étais la Panaya ! Si j'étais la Panaya, je guérirais de leur folie les hommes sages qui passent à côté de toutes les réalités, les esprits faux et gourmés qui soumettent à des règles abstraites et vagues le pays dont ils n'ont pas le sens précis, et qui, par là, brisent net les forces vives de leur patrie. Non ! je ne chômerais pas, si j'étais le Panaya. Ah ! si j'étais la Panaya, je guérirais la Grèce entière !
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