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Financement de la guerre
Autant, dans les autres domaines, il est possible de se défaire de l'athénocentrisme, autant, dans le domaine du financement de la guerre, les sources nous éclairent surtout pour Athènes où, au IVe siècle, la question du financement des opérations se pose avec acuité et révèle des relations sociales d'une grande complexité entre riches et pauvres. Les réponses apportées par les autres cités ressemblent souvent à de l'improvisation, comme en témoigne l'utilisation de l'or perse, qui a fait l'objet d'un colloque en 1989, et dont les Actes ont été publiés par la Revue des Études Anciennes, 91, 1989. Pour les stratagèmes financiers utilisés, le traité du pseudo-Aristote Economique (livre II), est d'une lecture très profitable. A Athènes, diverses mesures ont été mises en place pour organiser un financement approprié des dépenses militaires : tribut et contributions réclamés aux alliés, entretien d'un vaisseau de guerre et impôt sur le capital exigés des citoyens. Ce sont ces méthodes qu'il convient d'étudier.
BRUN (P.), Eisphora, Syntaxis, Stratiotika. Recherches sur le financement de la guerre à Athènes au IVe siècle av. J.C., Paris, 1983.
GABRIELSEN (V.), Financing the Athenian Fleet. Public Taxation and Social relations, Baltimore, 1994.
GIOVANINI (A.), "La participation des alliés au financement du Parthénon : aparkhè ou tribut ?", Historia, 46, 1997, p. 145-157.
MIGEOTTE (L.), Les souscriptions publiques dans les cités grecques, Genève-Québec, 1992.
PIERART (M.), "Deux notes sur la politique d'Athènes en mer Egée", BCH 108, 1984 p. 161-176.
THOMSEN (R.), Eisphora. A Study of Direct Taxation in Ancient Athens, Copenhague, 1964.
id. "War taxes in Classical Athens", Armées et fiscalité dans le monde antique, Colloque CNRS, Paris, 1977, p. 135-147.
WALLINGA (H.), "Persian Tribute and Delian Tribute", Le tribut dans l'Empire perse, P. Briant - C. Herrenschmidt édd., Paris, 1989, p. 173-181.
LES ASPECTS SOCIAUX
La guerre, même si elle n'est pas omniprésente dans les esprits, est à ce point consubstantielle à la cité que ses incidences sur la société sont immenses, notamment dans les valeurs qu'elle induit.
Guerre et citoyenneté. L'éducation militaire
La guerre est affaire de citoyens, qui, dans l'idéal civique, avaient seuls à perdre dans une défaite. Cet idéal justifie en contre-point la non-citoyenneté de ceux qui ne se battent pas. Inversement, un lieu commun veut, qu'au IV siècle, les citoyens s'éloignent de leurs devoirs militaires. Dans un cas comme dans l'autre, la réalité est beaucoup plus nuancée.
BURCKHARDT (L.), "Söldner und Bürger als Soldaten für Athen", Die athenische Demokratie im 4. Jahrhundert v. Chr., W. Eder éd. Stuttgart, 1995, p. 107-137, en fait, résumé de son livre Bürger und Soldaten : Aspekte der politischen und militarischen Rolle athenischer Bürger im Kriegswesen des 4. Jahrhunderts v. Chr., Stuttgart, 1996. Ouvrage plus commodément accessible par le long compte-rendu de A. Chankowski, Topoi, 7, 1997, p. 331-348.
ELLINGER (P.), "La citoyenneté militaire dans la Grèce classique : l'hoplite", Aux armes, citoyens! Conscription et armées de métier des Grecs à nos jours, M. Vaïsse éd., Paris, 1998, p. 5-23.
JEANMAIRE (H.), Couroi et Courètes. Essai sur l'éducation spartiate et les rites d'adolescence dans l'Antiquité hellénique, Paris, 1939.
PELEKIDIS (C.), Histoire de l'éphébie attique des origines à 31 av. J.C., Paris, 1962.
SCHNAPP (A.), "Territoires de guerre et de chasse chez Xénophon", Problèmes de la terre, p. 307-321.
Les esclaves et la guerre
DUCAT (J.), Les hilotes, Paris, 1990.
GARLAN (Y.), Les esclaves en Grèce ancienne, Paris, 1984, p. 178-192.
HANSON (V.D.), "Thucydides and the desertion of Attic Slaves during the Decelan War", Class. Ant. 11, 1992, p. 210-228.
HUNT (P.), Slaves, Warfare, and Ideology in the Greek Historians, Cambridge, 1997.
Le mercenariat
Derrière l'aspect technique et financier de la question, se cache en fait une problématique plus complexe. L'indiscutable développement du mercenariat au cours de la période a-t-il fait disparaître la mobilisation civique ? En est-il la cause ou la conséquence ? S'inscrit-il dans le sens d'une décadence des moeurs politiques du monde des cités ? Les interprétations divergent, et elles font entrer le sujet de la guerre de plain-pied dans le domaine social et politique. Depuis quelques années néanmoins, l'idée de corrélation entre le développement du mercenariat et un "déclin" des cités grecques (notion elle-même contestée), est peu à peu abandonnée.
AYMARD (A.), "Mercenariat et Histoire grecque", Études d'Histoire ancienne, Paris, 1967, p. 487-498.
BETTALLI (M.), I mercenari nel mondo greco. I. Dalle origini alla fine del V sec. a.C., Pise, 1995 (le second tome est attendu).
id. "Isocrate et la guerra", Opus, 11, 1992, p. 37-56.
MARINOVIC (L.), Le mercenariat grec au IVe siècle avant notre ère et la crise de la polis, Paris, 1988.
MILLER (H.), "The practical and economic background to the Greek Mercenary Explosion", Greece and Rome, 31, 1984, p. 153-160.
PARKE (H.W.), Greek Mercenary Soldiers from the earliest Times to the Battle of Ipsus, Oxford, 1933.
PERE-NOGUES (S.), "Un mercenaire grec en Sicile (406-405) : Dexippe le Lacédémonien" DHA 24-2, 1998, p. 7-24.
WHITEHEAD (D.), "Who equipped mercenary troops in Classical Greece ?", Historia, 40, 1991, p. 105-113.
YALLICHEV (S.), Mercenaries of the Ancient World, Oxford, 1997.
Sur le problème spécifique des mercenaires grecs engagés au service de Cyrus le Jeune (les "Dix-Mille"), évoqués déjà dans certaines des études précédentes, voir.
BRIANT (P.), éd, Dans les pas des Dix-Mille. Peuples et pays du Proche-Orient vus par un Grec, Toulouse (= Pallas, 43, 1995), (recueil de communications).
id. Histoire de l'Empire perse, Paris, 1996, p. 634-653.
ROY (J.), "The mercenaries of Cyrus", Historia, 16, 1967, p. 287-323.
SEIBT (G.), Griechische Söldner im Achaimenidenreich, Bonn, 1977.
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