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DÉFENSE DU TERRITOIRE ET POLIORCÉTIQUE
Pour une cité grecque, le territoire a une valeur sacrée, et toute intrusion d'une armée étrangère est considérée comme la violation d'un sanctuaire. Une cité attaquée part à la rencontre de l'agresseur et c'est la raison pour laquelle, à haute époque, les fortifications qui protègent la seule ville haute ont une importance somme toute limitée. Peu à peu, cette vision évolue : sans remettre en cause la valeur sacrée du sol, la ville, où sont en général situés les sanctuaires les plus importants, devient l'ultime zone de repli et, dès lors, la ville assiégée renvoie une image de rapports sociaux tendus. C'est tout cela qu'implique cette partie de la question et il va de soi qu'elle doit être abordée tant du côté de l'attaquant que de celui du défenseur. Un traité technique comme la Poliorcétique d'Enée le Tacticien fournit une base fondamentale.
GARLAN (Y.), Recherches de poliorcétique grecque, Paris, 1974.
WHITEHEAD (D.), Aineias the Tactician : How to survive under Siege, Oxford, 1990.
Défense du territoire et des frontières. Fortifications rurales
GARLAN (Y.), "Fortifications et histoire grecque", Problèmes de la guerre, p. 245-260.
id. "La défense du territoire à l'époque classique", Problèmes de la terre en Grèce Ancienne, M. I. Finley éd., Paris, 1973, p. 149-162.
WILL (E.), "Le territoire, la ville et la poliorcétique grecque" RH 253, 1975, p. 297-318 (= Historica Graeco-hellenistica, Paris, 1998, p. 595-615 ; il s'agit du compte rendu critique des Recherches, de Garlan).
Des études régionales, appuyées sur des recherches archéologiques, illustrent ce thème.
CAMP (J.M.), "Notes on the towers and borders of Classical Boiotia", AJA 95, 1991, p. 193-202.
COOPER (F.A.), "Epaminondas and Greek Fortifications", AJA 90, 1986, p. 195.
KALLET-MARX (R.M.), "The Evangelistria Watchtower and the defense of the Zagara Pass", in Boioitika. Vorträge vom 5. internationalen Böotien-Kolloquium zu Ehren von Pr. Dr. Siegfried Lauffer, Beister (H.), - Buckler (J.), édd., Munich, 1989, p. 301-311.
LORD (L.E.), "Watchtowers and Fortress in Argolis", AJA 43, 1939, p. 78-84.
PIMOUGUET (I.), "Defense et territoire : l'exemple milésien", DHA 21, 1995, p. 89-109.
id. "Pour une analyse des pratiques territoriales et des politiques de défense en Asie Mineure : l'exemple de la Carie antique", DHA 23, 1997, p. 119-143.
Athènes est la cité où l'on peut étudier le mieux les diverses conceptions de la défense du territoire mais elle n'a pas valeur d'exemple pour la Grèce entière. Alors que, lors de la guerre du Péloponnèse, le territoire fut abandonné aux déprédations de l'adversaire, on en vint, au IVe siècle, à une conception dynamique de la défense, avec la multiplication de forts situés aux frontières.
HARDING (P.), "Athenian Defensive Strategy in the Fourth Century B.C.", Phoenix, 42, 1988, p. 61-71.
id. "Athenian Defensive Strategy again", Phoenix 44, 1990, p. 377-380.
KRENTZ (P.), "The Strategic Culture of Periclean Athens", Polis and Polemos, C. Hamilton - P. Krentz édd., Claremont, 1997, p. 55-72.
LAUTER (H.), "Das Teichos von Sounion", Attische Festungen. Beiträge zum Festungswesen und zur Siedlungsstruktur vom 5. bis zum 3. Jh. v. Chr., Lauter (H.), - Lauter-Bufe (H.), - Lohmann (H.), édd., Marburg, 1989, p. 11-33.
MUNN (M.H.), "New Light on Panakton and the Attic-Boiotian Frontier", Attische Festungen. Beiträge zum Festungswesen und zur Siedlungsstruktur vom 5. bis zum 3. Jh. v. Chr., Lauter (H.), - Lauter-Bufe (H.), - Lohmann (H.), édd., Marburg, 1989, p. 231-244.
id. The Defense of Attica. The dema Wall and the Beotian War of 378-375, Berkeley, 1993.
MUSSCHE (H.F.), "La forteresse maritime de Thorikos", BCH 85, 1961, p. 176-205.
id. "Notes sur les fortifications de Thorikos", AC 13, 1970, p. 423-432.
OBER (J.), Fortress Attica. Defense of the Athenian Land Frontier, 404-322 B.C., Leyde, 1985.
id. "The Defense of the Athenian Land frontier : a Reply", Phoenix, 43, 1989, p. 294-301.
POUILLOUX (J.), La forteresse de Rhamnonte. Etude de topographie et d'histoire, Paris, 1954.
SPENCE (I.G.), "Perikles and the Defence of Attica during the Peloponnesian War", JHS 110, 1990, p. 91-109.
VAN ROOY (C.A.), "Fortification in South Attica and the Date of Thorikos", AC 12, 1969, p. 171-180.
VANDERPOOL (E.), "Roads and Forts in Northwestern Attica", CSCA 11, 1978, p. 227-245.
Les fortifications urbaines. Techniques de construction
La littérature est fort abondante, alternant analyses synthétiques et études de détail. La plupart des références citées ci-dessous possèdent une riche illustration de photographies et de plans, indispensables pour comprendre l'évolution des techniques de construction et, au-delà, ce que l'on attend des murailles.
ADAM (J.P.), L'architecture militaire grecque, Paris, 1982.
DES COURTILS (J.), "L'appareil polygonal lesbien et l'architecture éolique", REA 100, 1998, p. 125-138.
DEBORD (P.), "Le vocabulaire des ouvrages de défense : occurrences littéraires et épigraphiques confrontées aux realia archéologiques", REA 96, 1994, p. 53-62.
DUCREY (P.), "La fortification des cités grecques : rôle, fonction, et efficacité", La fortification dans l'histoire du monde grec, P. Leriche - H. Tréziny éd., 1986, p. 133-142.
id. "La muraille est-elle un élément constitutif d'une cité ?", Sources for the Ancient Greek City-State, Vol. 2, Copenhague, 1995, p. 245-256.
GARLAN (Y.), "Fortifications et histoire grecque", Problèmes de la Guerre, p. 245-260.
LAWRENCE (A.W.), Greek Aims in Fortifications, Oxford, 1979.
LERICHE (P.), - TREZINY (H.), La fortification dans l'histoire du monde grec, Paris, 1986. Recueil de communications fort bien illustrées.
VAN DE MAELE (S.), - FOSSEY (J.M.), Fortificationes Antiquae, Amsterdam, 1992.
ORLANDOS (A.K.), Les matériaux de construction et la technique architecturale des Anciens Grecs, Paris, 1966.
SCRANTON (R.L.), Greek Walls, Oxford, 1941.
WINTER (F.E.), Greek Fortifications, Toronto, 1971.
Enfin, il faut souligner deux fascicules des Dossiers de l'Archéologie, "Les fortifications grecques", 172, juin 1992, et "A la découverte des forteresses grecques", 179, septembre 1993. Des exemples régionaux sont indispensables, et l'abondance des murailles encore conservées permet de prendre contact avec d'autres régions qui ne fournissent que fort peu de documents écrits. La fortification de Messène est la mieux connue et évoquée dans tous les ouvrages sur la poliorcétique, mais on aura intérêt à aller plus loin.
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