BIBLIOGRAPHIE ÉTABLIE PAR PATRICE BRUN
Présentation générale
Un tel sujet thématique permet d'aborder, au-delà des aspects techniques de la simple "histoire-batailles", de larges pans de la civilisation grecque, car la guerre est indissociable du monde des cités. Et la période étudiée, celle que nous avons coutume d'appeler "classique", correspond bien à cette civilisation des petites cités-Etats, dont la volonté viscérale d'autonomie et de différenciation politiques a engendré des comportements qui poussaient volontiers à régler les différends par les armes. Sans être toujours au centre des préoccupations des Grecs, la guerre faisait partie du quotidien et, en ce sens, elle occupait une place majeure débordant assez largement sur d'autres domaines (religion, économie, citoyenneté). Il n'est pas exagéré de dire que les modes de combat, même s'ils sont évidemment essentiels, pèsent moins, dans la question ainsi libellée, que les causes de la guerre, ses conséquences et les valeurs qu'elle entraîne. Ce sont toutes ces interactions qu'une étude de la guerre en Grèce classique doit permettre de mettre en valeur, en soulignant les interprétations tant antiques que modernes.
Plus de la moitié des titres sont en langue étrangère - surtout en anglais - ce qui correspond à l'état actuel de la recherche et de l'édition dans le domaine de la guerre en Grèce, puisque l'on a insisté ici sur les parutions les plus récentes. Les candidats auront intérêt à se reporter à
L'Année Philologique qui indique, dans les années postérieures à la parution d'un ouvrage, les divers comptes rendus réalisés. Les sigles utilisés pour les articles sont également ceux en vigueur dans
L'Année Philologique.
1. Sources.
2. Manuels, ouvrages généraux.
3. Combattants, tactique, commandement.
4. Exemples régionaux.
5. Défense du territoire et de la ville.
6. Paix, trêves, alliances.
7. Aspects religieux de la guerre.
8. Guerres et finances.
9. Aspects sociaux, mercenariat, guerres civiles.
SOURCES
La base de notre connaissance de la période et des multiples guerres qui la ponctuent est représentée par les historiens antiques dont nous avons conservé les oeuvres : Hérodote, Thucydide, Xénophon (les Helléniques et l'Anabase), et Diodore de Sicile donnent la trame événementielle et les récits de bataille les mieux suivis (tous publiés et traduits dans la Collection des Universités de France, à l'exception des livres XIII et XVI de Diodore). Pour les conquêtes d'Alexandre, l'Anabase d'Arrien (Editions de Minuit, 1981), est essentielle. La manière dont chaque historien entreprend d'analyser les guerres pour l'hégémonie a fait l'objet de conclusions divergentes.
CAWKWELL (G.),
Thucydides and the Peloponnesian War, Londres, 1997.
DE ROMILLY (J.),
Thucydide et l'impérialisme athénien, Paris, 1947.
WICKERSHAM (J.),
Hegemony and Greek Historians, Harvard, 1994.
A cette littérature historique fondamentale, il faut adjoindre les Vies de Plutarque mettant en scène les acteurs de la période (Thémistocle, Aristide, Cimon, Périclès, Nicias, Alcibiade, Lysandre, Agésilas, Artaxerxès, Pélopidas, Dion, Timoléon, Démosthène, Alexandre, Phocion). Les biographies des généraux étrangers par le Romain Cornélius Népos, les Ruses de guerre de Polyen, donnent nombre de renseignements. Xénophon, au IVe siècle, écrivit aussi une biographie de son ami, le roi de Sparte Agésilas. Les traités techniques du IV siècle illustrent la prise en compte à cette époque de la stratégie : l'Hipparque de Xénophon, la Poliorcétique d'Enée le Tacticien en sont les deux meilleurs exemples. Mais un tel sujet est forcément évoqué à un moment ou à un autre par la littérature : la tragédie, la comédie, les philosophes du IV siècle, les orateurs athéniens livrent de précieuses données sur les jugements paradoxaux portés par les Grecs du temps. A ce jour, un seul recueil de textes portant sur la guerre a paru :
SAGE (M.M.),
Warfare in Ancient Greece : a Sourcebook, Londres, 1996. Petits textes accompagnés d'une présentation générale utile pour un premier contact.
Dans l'épigraphie, la guerre est évoquée au moment où elle vient de se terminer : nous possédons en effet de multiples traités entre cités. Ils ont été en grande partie rassemblés par :
BENGSTON (H.), - WERNER (R.),
Die Staatsverträge des Altertums, 2 vol II, Munich, 1975.
Plusieurs de ces traités ont été traduits en français par :
BERTRAND (J.M.),
Inscriptions historiques grecques, Paris, 1992.
Pour la numismatique :
REBUFFAT (F.),
La monnaie dans l'Antiquité, Paris, 1996.
Les représentations figurées de la guerre sont fort nombreuses sur les céramiques attiques. Elles permettent de compléter notre connaissance sur l'armement et de comprendre la place que la guerre occupait dans l'imaginaire grec. Nul besoin d'insister sur le fait qu'un candidat se doit de savoir manier ce type de document - et pas seulement à l'oral, car il y a un vrai regard des Grecs sur la guerre qui transparaît dans la peinture sur vase.
CLAIRMONT (C.W.), "Gravestone with Warriors in Boston",
GRBS 13, 1972, p. 49-58.
DELAVAUD-ROUX (M.H.),
Les danses armées en Grèce ancienne, Aix-en-Provence, 1993.
DUCREY (P.), "Victoire et défaite. Réflexions sur la représentation des vaincus dans l'art grec",
Images et sociétés en Grèce ancienne, Lausanne, 1987, p. 201-211.
LISSARRAGUE (F.),
L'autre guerrier. Archers, peltastes, cavaliers dans l'imagerie attique, Paris, 1990.
RIDGWAY (B.S.),
Fourth Century Styles in Greek Sculptures, Un. of Wisconsin, 1997.
VILLANUEVA-PUIG (M.C.),
Images de la vie quotidienne en Grèce dans l'Antiquité, Paris, 1992.