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En présence de M. Bourgoing, représentant de la Légation de France, le premier coup de pioche fut officiellement donné le 10 octobre 1892. Mais "les travaux (...) furent presque aussitôt suspendus par la mauvaise saison". Devant l'Académie, le Directeur de l'École française veut omettre le récit d'incidents rapportés par les journaux "avec quelque exagération". Dans sa Chronique d'Orient, Salomon Reinach s'en était fait l'écho avec malice : "Tout se passa bien le premier jour ; mais des paysans expropriés tentèrent de s'opposer dès le lendemain, à la continuation des fouilles. Les femmes firent d'abord une manifestation contre les ouvriers, qu'elles empêchèrent de travailler. Puis ce fut le tour des hommes". Le conflit s'envenima, la population refusant tout travail "avant le paiement complet des indemnités". Multipliant les dépêches, Homolle exigera d'Athènes l'envoi de renforts militaires. La troupe dispersa et désarma les ouvriers, comme elle l'avait fait au moment de la pose des voies Decauville. "Les fouilles ne purent être reprises que de haute lutte, sous la protection de la force armée". Avant la fin de l'année, on se disputa les droits de publier les inscriptions découvertes. La campagne 1893 s'ouvrit sous de meilleurs auspices. Au printemps, le "Trésor des Athéniens" ressuscita. Sur le mur Sud était gravée la partition de deux péans à Apollon. La musique du dieu allait apaiser les esprits...
Hervé DUCHENE
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