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LES CONFÉRENCES DU JEUDI 25 OCTOBRE 2001






    Pierre Ducrey (Université de Lausanne), "Waldemar Deonna et Paul Collart dans la tradition de l'archéologie suisse hors des frontières nationales"

    La Suisse ne possède ni un Pergamon-Museum, ni une salle des marbres du Parthénon, ni la Vénus de Milo, ni la Victoire de Samothrace. A l'époque où ces chefs d'oeuvre sont parvenus en Europe occidentale, aucune mission archéologique suisse n'explorait de ruines en Grèce ou ailleurs.

    L'archéologie hors des frontières nationales est traditionnellement restée le parent pauvre de l'archéologie suisse. Il a fallu attendre 1964 pour que soit créée une mission archéologique suisse permanente en Grèce, devenue  Ecole suisse d'archéologie en Grèce  en 1975 seulement. Mais des missions archéologiques suisses sont à l'oeuvre dans de nombreux pays du globe.

    Le Bâlois Johann Ludwig Burckhardt, connu sous le nom de Sheik Ibrahim, le découvreur de Petra et d'Abu Simbel au début du XIXe siècle, fut le premier archéologue suisse de réputation mondiale. La tradition de l'égyptologie en Suisse a été reprise moins d'un siècle plus tard par le Genevois Edouard Naville, le grand-père du grand historien Denis van Berchem. C'est dans la tradition de l'égyptologie suisse qu'il faut placer la mission dirigée depuis plus de vingt ans par Charles Bonnet à Kerma, au Soudan.

    Des liens très anciens lient la Grèce à la Suisse. Evoquons les voyages en Grèce du Bâlois Johann Jakob Bachofen en 1851. Mais remarquons que Jakob Burckhardt, l'auteur de la Griechische Kulturgeschichte publiée par ses descendants après sa mort, n'est jamais allé en Grèce. Sait-on que Hemann Hitzig, Hugo Blümner, le grand numismate Friedrich Imhoof Blumer, étaient Suisses ? Il en allait de même de Paul Schazmann, l'auteur des dessins et plans de Pergame et de Cos.

    L'Ecole française d'Athènes est le premier cadre institutionnel au sein duquel se sont exercées les activités d'archéologues suisses en Grèce. On y découvre les noms de Georges Nicole, de Waldemar Deonna et de Paul Collart.

    C'est dans le cadre de la redécouverte de la Grèce au XIXe siècle qu'il faut placer les premières photographies archéologiques. La Suisse n'est pas absente dans l'art de la représentation des monuments anciens dans la photographie. Le nom d'Alfred Boissonnas est bien connu, lui qui a réalisé un grand nombre de clichés de haute qualité artistique et documentaire lors d'un voyage en Grèce en 1907. Et c'est ici que nous retrouvons Waldemar Deonna, puis Paul Collart, dont un choix de photographies est présenté depuis le 15 octobre 2001 à la Maison de l'Université à Dijon dans une exposition intitulée : "Deux archéologues suisses photographient la Grèce, Waldemar Deonna et Paul Collart, 1904-1939".

    Pierre Ducrey
    Professeur à l'Université de Lausanne,
    Directeur de l'Ecole suisse d'archéologie en Grèce