|
|
Cette réalité s'est lentement constituée à partir du premier millénaire avant notre ère. Loin de vouloir situer dans le temps les origines de ce modèle, l'exposition s'attache à montrer combien l'espace du palais minoen au second millénaire lui est étranger. À Malia, le palais, organisé autour d'une vaste cour, est un centre administratif, économique et religieux. Il contrôle le territoire qui est à son service. Il symbolise un pouvoir qui tend à se confondre avec une bureaucratie, maître de systèmes complexes d'écriture. À l'inverse, au coeur de la cité classique, il n'est point de bâtiment prestigieux, mais une place vide ouverte aux échanges et aux débats : l'agora. Le forum prendra sa relève, après la conquête romaine au IIe siècle avant notre ère. On peut suivre à Philippes la mise en place de ce cadre architectural nouveau et voir qu'il fut à son tour remplacé à l'époque paléochrétienne par la basilique. Elle sera désormais la pièce maîtresse du dispositif urbain.
Dès l'époque archaïque, un texte réglemente l'urbanisme de Thasos. La ville est défendue par un rempart qui a également une fonction de prestige. C'est à l'intérieur des murailles et au pied d'une acropole que s'organisent ensembles publics, religieux et domestiques. Cette formule fréquente n'est pas universelle. Délos se développe sous la seule protection du sanctuaire d'Apollon. Et l'on est frappé par le contraste qui règne entre la modestie des maisons thasiennes du Ve siècle - alors que cette cité coloniale prospère grâce à ses mines et son vin - et le luxe des habitations déliennes au premier siècle avant notre ère. Statues, mosaïques et décor mural ajoutent à l'éclat de vastes demeures à cour péristyle, édifiées dans une ville-champignon. La même variété se dégage de l'examen des sanctuaires dans les cités grecques. Ils se caractérisent par la présence d'un autel, lieu du sacrifice. C'est leur trait commun. La diversité de leurs aménagements est liée à celle de leurs cultes : civiques, oraculaires, panhelléniques.
|
|