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Soucieux d'insérer les oeuvres dans leur contexte, Cl. Rolley ne croit pas au "miracle grec". De même, réexaminant les chiffres dont nous disposons sur leurs salaires, il doute que les artistes aient eu dans le monde grec un statut dévalué. Il réfute aussi l'idée - chère à l'historien anglais M. I. Finley - d'un "blocage technique" qui aurait paralysé la cité antique. Le connaisseur des techniques antiques souligne le progrès constant que firent les bronziers dans leur art tout au long de l'âge archaïque. Phidias le perfectionna encore en fabriquant la statue d'Athéna Promachos qui dominait de ses huit mètres l'Acropole. La qualité des oeuvres archaïques s'explique par la compétence des artisans grecs et par le désir d'une communauté tout entière de donner d'elle-même une image dominée par le culte du beau. Valéry notait : "Ce qui distingue l'art grec de l'art oriental, c'est que celui-ci ne s'occupe que de donner du plaisir - le grec cherchant à rejoindre la beauté, c'est-à-dire à donner une forme aux choses qui fît songer à l'ordre universel, à la sagesse divine, à la domination par l'intellect".
Hervé DUCHENE
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