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LARISSE, (Géogr. anc.) La seule Grèce avait plusieurs villes de ce nom ; une dans la Méonie, aux confins de l'Éolide, sur l'Hermus ; une dans la Troade au bord de la mer ; une dans la Lydie sur le Caïstre, au-dessus de Sardes, remarquable par un temple d'Apollon ; une dans l'île de Crète, une autre dans la Carie, une autre près d'Argos, etc.
Mais la fameuse Larisse, la capitale de Thessalie, mérite seule de nous arrêter ici. Elle était située sur la rive droite du fleuve Pénée, dans la Pélasgiotide, dix milles au-dessus d'Astrax ; elle est nommée Larissa dans Lucain, et Larissae dans Horace. Les Latins ont dit également Larissei et Larissenses, pour en désigner les habitants. Jupiter y était particulièrement honoré, d'où il fut surnommé Larissus. Elle a pour symbole dans ses médailles un cheval qui court ou qui paît.
Philippe, père d'Alexandre, ayant résolu de tourner ses armes contre les Grecs, après avoir fait une paix captieuse avec les Illyriens et les Pannoniens, choisit sa demeure dans notre Larisse, et par ce moyen gagna l'affection des Thessaliens, qui contribuèrent tant par leur excellente cavalerie au succès de ses projets ambitieux. César rapporte qu'avant la bataille de Pharsale, Scipion occupait Larisse avec une légion ; ce fut aussi la première place où Pompée se rendit après sa défaite : cependant il ne voulut point s'y arrêter ; il vint sur le bord de la rivière et prit un petit bateau pour aller du côté de la mer, où il trouva un navire prêt à lever l'ancre qui le reçut volontiers.
Mais ce qui immortalise encore davantage la Larisse de Thessalie, c'est d'avoir été la patrie d'Achille. Voilà pourquoi Racine fait dire à ce héros, dans Iphigénie, Acte. IV ; scène 6.
Jamais vaisseaux partis des rives du Scamandre,
Aux champs thessaliens osèrent-ils descendre ?
Et jamais dans Larisse un lâche ravisseur
Me vint-il enlever ou ma femme ou ma soeur ?
Larisse subit le sort du pays dont elle était la métropole ; elle perdit sa splendeur et son lustre, atque olim Larisse potens ! s'écriait Lucain, en considérant les vicissitudes des choses humaines.
Cependant Larisse subsiste encore présentement, et conserve, sous l'empire turc, le nom de ville dans la province de Janna. On la nomme aujourd'hui Larze. Le sieur Paul Lucas, qui y était en 1706, dit que Larze est située assez avantageusement dans une plaine fertile et arrosée d'une belle rivière qui passe au pied de ses maisons. Cette rivière, le Pénée des anciens, est nommée par les Grecs modernes, Salembria, et par les Turcs Licouston. Elle a un pont de pierre fort bien construit ; Larze est habitée par des Turcs, des Grecs, et principalement des Juifs, qui y font un commerce assez considérable. Il n'y a qu'une seule église pour les chrétiens grecs, et cette seule église porte le nom d'évêché. (D. J.)
LARISSE, (Géog.) montagne de l'Arabie pétrée ; le long de la mer Méditerranée. Il ne faut pas croire Thévet, qui prétend que c'est là le mont Casius ou Cassius des anciens, lieu célèbre, dit Strabon, parce que c'est sur cette montagne que repose le corps du grand Pompée, et qu'on voit le temple de Jupiter Cassius.
LARISSE, (Géograph.) rivière de la Turquie européenne dans la Romanie. Elle a sa source entre Andrinople et Chiourlick, et se jette dans l'Archipel.
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