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LA VILLE D'ATHÈNES






    ATHENES, (Géog. anc. et mod.) ville de Grèce, célèbre par son ancienneté, par les savants hommes et les grands capitaines qu'elle a produits. C'est aujourd'hui peu de chose en comparaison de ce qu'elle était : il y a quinze à seize mille habitants, dont le langage est un grec corrompu ; elle appartient aux Turcs ; elle est sur le golfe d'Engia ; c'est la capitale de la Livadie. Long. 41. 55. lat. 38. 5.

    On l'appelle vulgairement Setines ; il y a une citadelle ; c'était l'acropole des anciens : cette citadelle est entre deux éminences ; l'une était le Musaeum, et l'autre le mont Anchesmus. Il y a quelques antiquités ; celles du château sont les mieux conservées. Ce château est sur une colline ; il renferme un temple en marbre blanc et à colonnes de porphyre et marbre noir, qu'on dit magnifique et spacieux. On voit au frontispice des figures de cavaliers armés ; dans le pourtour, d'autres figures moins grandes ; des bas reliefs, etc. Au bas du château, il reste dix-sept colonnes de marbre blanc, de trois cens qui formaient anciennement le palais de Thésée : ces colonnes ont dix-huit pieds de tour au moins, et sont hautes à proportion ; on lit sur une porte qui est entière, au-dehors : Cette ville d'Athènes est assurément la ville de Thésée  ; et en dedans : Cette ville d'Athènes est la ville d'Adrien, et non pas de Thésée. On voit encore le fanari ou la lanterne de Démosthene ; on dit que c'est là que ce grand orateur s'enfermait pour étudier son art. C'est une petite tour de marbre, environnée de six colonnes cannelées, et couverte d'un dôme, au-dessus duquel il y a une lampe à trois becs en ornement d'architecture ; la frise est chargée d'un bas relief où l'on distingue quatorze groupes de deux figures chacun ; ce sont des Grecs qui combattent ou qui sacrifient. Il y a encore quelques ruines de l'aréopage, d'un temple de la Victoire, l'arsenal de Licurgue, un temple de Minerve, la tour des Vents dont Vitruve a parlé, et quelques autres monuments.